Harry Gruyaert au Botanique — > Plus que quelques jours !

Harry Gruyaert – Roots

13.12.12 – 03.02.13
Museum
Du mercredi au dimanche de 12h à 20h
Ostende-©Harry-Gruyaert  Magnum Photos.jpg

Avec les lumières subtiles et les couleurs saturées qui fondent sa signature photographique, cette figure discrète de l’agence Magnum a dressé en l’espace d’une vingtaine d’années un portrait singulier de son pays d’origine, la Belgique.

Né en 1941 à Anvers, Harry Gruyaert s’oriente très vite vers le domaine de la création visuelle. A l’issue de sa formation à l’INRACI à Bruxelles, il entame une carrière dans le monde de la télévision et de la mode, jusqu’à la fin des années 1960 lorsqu’il décide de se consacrer entièrement à la photographie. Il quitte très jeune la Belgique pour New York, puis Londres où il entreprend sa première série importante : TV Shots, dans laquelle, en manipulant les couleurs d’un écran de télévision, il pratique le reportage en chambre de façon extrêmement novatrice, tout en menant une critique magistrale des médias. 

Marqué par le cinéma d’Antonioni, le Pop Art et les images du photographe américain William Eggleston, considéré comme l’un des pères de la photographie couleur, Harry Gruyaert abandonne le noir et blanc dans le milieu des années 1970. L’adoption de la couleur, alors encore largement impopulaire dans les milieux artistiques, confère une vive intensité à ses compositions et lui permet d’affirmer un style résolument original.  

Parallèlement à ses nombreux voyages pour différents reportages, il entreprend depuis le début des années 1970 et ce, jusqu’à la fin des années 1980, un travail personnel sur la Belgique. La couleur s’impose dans un registre détonnant : il est le premier européen à structurer ses images à partir de la couleur. Dans ces images -qui trahissent la relation amour/ haine entre l’artiste et ses racines-, Harry Gruyaert met à profit l’éloignement qui a été le sien : l’anecdotique et l’ordinaire  sont littéralement transfigurés par son regard rigoureux et sans concession. En digne héritier d’une culture qui puise sa source dans la double tradition picturale d’un Breughel ou d’un Ensor, il invite notre regard à percevoir la beauté et la poésie dans les scènes les plus banales ou les plus grotesques.

L’exposition du Botanique présente une centaine de ces photographies  dont  certaines inédites, issues notamment des premières séries en noir et blanc. Elle est accompagnée de l’édition d’un nouveau livre consacré à ce travail, édité par Hannibal et Les éditions Xavier Barral où l’artiste a pu revoir toute sa production.

A l’occasion de la saison artistique et citoyenne « DABA Maroc », organisée par Wallonie-Bruxelles International, Harry Gruyaert nous livre également, dans les serres du Botanique, une installation de très grandes images issues de ses nombreux séjours au Maroc. Depuis le début de sa carrière, la palette chromatique et la lumière du Maroc exercent sur lui une véritable fascination qui s’est traduite par de nombreux séjours et la réception en 1976 du Prix Kodak de la critique photographique.

Harry Gruyaert est membre de l’agence Magnum depuis 1981. Il a fait l’objet de nombreuses expositions internationales. On compte parmi ses principaux ouvrages Morocco (1986, Schirmer Mosel), Made in Belgium (2000 Editions Delpire), Rivages (2006, Editions Textuel), PhotoPoche (2006, Editions Actes Sud), TV SHOTS (2007 Editions Steidl). Une rétrospective importante lui sera consacrée à la Maison Européenne de la Photographie à Paris en 2014.

Dossier pedagogique Gruyaert..pdf